La gestion de patrimoine est une activité qui consiste en la réalisation d’une analyse portant sur les éléments patrimoniaux d’un client ainsi que sur le profil de ce client, ceci dans le but de gérer son patrimoine de la manière la plus optimisée possible. Traditionnellement, cette mission est confiée à des conseillers professionnels spécialisés dans ce domaine. Toutefois, l’essor de l’intelligence artificielle n’épargne pas la gestion de patrimoine, qui se voit de plus en plus transformée par l’automatisation de ses activités et surtout par l’arrivée des objets intelligents.
L’entreprise Xerfi, qui se présente comme un « éditeur indépendant d’études économiques sectorielles[i] » ayant pour mission d’éclairer les différentes entreprises dans le domaine de l’information économique à l’ère du numérique, en particulier du big data, a publié le 13 avril 2017 portant sur les leviers d’optimisation des modèles d’affaires dans le cadre de la gestion de patrimoine et de fortune.
Bien que n’étant pas directement axée sur l’intégration et l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’univers de la gestion de patrimoine, l’étude s’est penchée sur la pertinence de cette hypothèse en expliquant que les objets intelligents pourraient s’avérer extrêmement utiles. En premier lieu, ils permettraient d’améliorer la connaissance des clients potentiels par la collecte de données concernant ces clients. L’analyse de ces données rendraient en effet beaucoup plus efficace le ciblage des clients, notamment au niveau publicitaire en leur proposant des offres de produits ou services adaptées à leurs besoins.
De plus, les outils intelligents accentueraient l’automatisation du conseil financier en particulier grâce aux robo advisors. Enfin, l’intelligence artificielle serait capable de mettre au point des raisonnements avancés qui constitueraient de précieux atouts au service des professionnels de la gestion de patrimoine.
A-propos des robo advisors, également appelés FinTech pour « technologies financières », ils peuvent se définir comme des plateformes internet automatisées utilisant les technologies du big data et de l’intelligence artificielle pour assurer la gestion d’un portefeuille ou encore l’optimisation des investissements du client[ii]. Contrairement aux conseillers humains, les robo advisors ne sont pas réservés aux portefeuilles les plus élevés et peuvent coûter jusqu’à cinq fois moins cher que ces derniers.
De plus, ils sont bien plus simples à utiliser et beaucoup plus accessibles que les conseillers humains, puisque leurs clients peuvent y accéder à tout moment à partir d’internet.
Cela rend les robo advisors très attractifs pour les épargnants dont les revenus sont trop modestes pour justifier d’un éventuel recours à un gestionnaire de patrimoine humain, mais également pour les jeunes. Ainsi, à la lecture d’une étude IFOP « Café de la Bourse sur l’épargne des jeunes et leur intérêt pour les placements innovants », on constate que près de la moitié des jeunes actifs de moins de 40 ans ayant les moyens de mettre un minimum d’argent de côté et donc de générer une épargne se considèrent potentiellement prêts à faire un investissement pour une assurance-vie dite « nouvelle génération », c’est-à-dire qui est souscrite en ligne et dont la gestion peut être menée par un robo advisor[iii]
Les robo advisors sont nés aux Etats-Unis dans les années 2000 et y représentent aujourd’hui un marché conséquent. De fait, les deux principaux acteurs du marché américain que sont Betterment et Wealthfront ont respectivement 7 milliards et 5 milliards d’encours.
Bien que les Etats-Unis soient très en avance par rapport aux Etats européens quant à l’utilisation de ce nouveau type de conseiller, on peut relever que certaines entreprises européennes commencent à se pencher sur la rentabilité des robo advisors. C’est par exemple le cas de la société BNP Paribas AM, qui s’est doté en septembre 2017 d’un robo advisor appelé Gambit, conçu par une entreprise belge et destiné à exercer dans le cadre des réseaux de banque de détail et de banque privée de BNP Paribas[iv].
On peut également citer Nutmeg au Royaume-Uni dont le chiffre d’affaires en 2016 était de 3,5 millions de dollars en 2016[v].
Certaines réserves sont cependant émises concernant ces robo advisors. En premier lieu, la démarche consistant à faire gérer l’intégralité de son patrimoine à un système d’intelligence artificielle sans avoir la possibilité de dialoguer avec un conseiller humain semble limiter l’enthousiasme des potentiels clients à y avoir recours, y compris chez les jeunes. De plus, il convient de rappeler que le succès des robo advisors vient principalement de leur coût financier par rapport aux tarifs proposés actuellement par les professionnels de la gestion de patrimoine, et le risque est qu’ils ne représentent que des solutions adoptées par dépit et non par véritable conviction vis-à-vis de leurs compétences.
La solution la plus rentable serait peut-être de mettre l’intelligence artificielle au service des gestionnaires de patrimoine. C’est ce qu’a fait l’US Bank, qui a multiplié son taux de conversion par 2,34 en utilisant la plateforme Einstein de Salesforce[vi].
[i] http://www.xerfi.com/presentationetude/La-gestion-de-patrimoine-et-de-fortune_7ABF67
[ii] http://www.lesmeilleursfonds.com/article.php?post=51
[iii] https://www.cafedelabourse.com/archive/article/conseiller-robot
[iv] https://www.lesechos.fr/finance-marches/gestion-actifs/010219199760-bnp-paribas-am-fait-lacquisition-du-robo-advisor-gambit-2112506.php
[vi] https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-gestion-de-patrimoine%C2%A0-us-bank-double-son-taux-de-conversion-avec-salesforce-einstein-69963.html
[…] [i] http://www.xerfi.com/presentationetude/La-gestion-de-patrimoine-et-de-fortune_7ABF67 […]
J’aimeJ’aime